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L’indispensable inutilité de Facebook (4) : Facebook, c’est le Cap d’Agde !

fév 7, 2012   //   by flash   //   Chroniques de la beauferie ordinaire, Facebook  //  No Comments

Facebook, c’est un peu comme un club naturiste. Au début, tu y vas pour choper, mais au final, tu finis en vulgaire voyeur, comme tout le monde. Mais au moins sur Facebook, pas besoin de payer pour t’exhiber. Et à l’instar du club naturiste, tu y retournes quand même. Parce que l’espoir fait vivre.

La Timeline, ou l’invention du voyeurisme chronologique

C’est LA dernière évolution en date, celle qu’il faut absolument avoir pour mettre en avant son profil virtuel. Et ses problèmes d’égo. Comme si une photo de profil ne suffisait pas, la Timeline permet désormais d’en afficher une deuxième, dont l’envahissant format n’est pas sans rappeler celui des posters qui ornent avec finesse toutes les chambres d’adolescent(e)s pré et post pubères.  Cette invitation à l’originalité est fièrement célébrée par l’affichage systématique d’une photo de voyage, ou pour les plus prolétaires, d’une photo trouvée sur internet. Cette dernière échappant rarement au triptyque beaufisant couchée de soleil, skyline de buildings (by night) et plages à sables blancs. En clair, la Timeline c’est le triomphe de la photo Ikea, savant mélange de poncif artistique suédois et de fond d’écran Windows.

Une ode à l'originalité.

Et n’est pas tout. La Timeline, comme son nom l’indique (fallait écouter ta prof d’anglais, numb nuts !), c’est l’apparition d’un mur tout neuf, tout propre, tout portugais. Ce mur met à disposition des voyeurs visitant le profil l’ensemble des statuts de la personne depuis son inscription à Facebook. Une avancée pour le droit à l’oubli donc. Mais également une formidable simplification pour évaluer le profil psychologique de la demoiselle à qui tu as arraché le « facebook » en boîte hier soir et qui vient d’accepter ta demande en ami. La Timeline, ce n’est rien de plus qu’un profil Meetic avec des tweets. Une carte d’identité dévoilant tes interactions sociales virtuelles et la faiblesse de ton orthographe. Du voyeurisme chronologique en sorte.

La mode « Et manu tu descends ! » de l’interpellation murale

L’interaction murale est une interaction sociale d’un genre nouveau qui consiste à prendre à partie un ami pour donner de la consistance à un statut, qui par définition, en manque singulièrement. Généralement philosophique, ces interpellations peuvent également être d’ordre amicale (« Aime l’humour de Daisy Diotie »), graveleuse ( « Je suis ton plus grand fan, Ella Valpa »), géographique ( « Au restaurant avec Jean Balle ») ou impérative (« Tu penseras à prendre du pain, Hugo Baguette ! » ). La mode du changement de nom n’aidant pas à la lisibilité du message. Quant à son intérêt,  on le cherche toujours.

L’insupportable altruiste des mélomanes (le syndrome wonderwall)

Non content d’être polluée par d’insoutenables photos de bambins de tes copines de CM2 qui ont arrêté tout développement intellectuel peu après, ta « newsfeed » est désormais régulièrement encombrée par un autre phénomène, tout aussi irritant : le partage musical aussi appelé le syndrome « wonder-wall ». Attention, je ne parle pas du partage youtube du dernier clip à la mode à la machine à café, je parle de cette stupide manie qu’ont les mélomanes de faire partager à tous les morceaux qu’ils sont en train d’écouter. Premier constat, le mélomane a le temps. Pour poster ce genre d’informations capitales de 9h à 18h sur son mur (des horaires de bureau, comme par hasard), il faut en avoir. Deuxième constat, le mélomane est altruiste. Non je déconne. Le mélomane a un tel complexe de supériorité qu’il se sent investi d’un devoir, celui d’instruire la masse en lui présentant les derniers tubes qu’il faut écouter pour pouvoir engager une conversation avec lui lors du prochain apéritif dinatoire que vous partagerez. Aussi, j’invite cordialement « l’ensemble des solistes constipés à se carrer tous leurs petits  violons dans le fion, et ce avant que quelqu’un ne vienne jouer du violon avec leur rondelle ».  En vous remerciant.

Typologie des usages, petit complément ( cf article précédent)

Le déserteur, dit « l’encéphalogramme plat ». Aussi actif sur son mur qu’un postier à son guichet. Pas de like, pas de post, pas de potes pour lui poster une ineptie sur son mur. Voulait pourtant échapper à sa condition pourrie en s’insrivant Facebook.  Malheureusement, son profil virtuel est à l’image de sa vraie vie, un échec.

Le vantard dit le « posteur corporate » . Ne poste que ses propres réalisations, qu’elles soient journalistiques, télévisuelles, futiles ou les 3. Son mur est donc une gigantesque plateforme publicitaire dédiée à son propre travail. Pratique généralement l’auto-like au cas où il oublierait combien il aime ce qu’il fait .

Le Likeur dit « l’admirateur compulsif« . Personne qui aime beaucoup de choses dans la vie, si l’on se réfère au nombre impressionnant de « like » lâché dans une journée.  Le likeur vous aimera dans toutes les situations : quand vous mangez une pomme, quand vous postez un bide, quand vous publiez une photo de machines à laver. S’il flattera votre ego, le likeur a tendance à s’attacher et il n’est pas rare de voir l’ensemble de votre mur « liké » par ce dernier. Si c’est un avion de chasse, réjouissez-vous, si c’est une connaissance masculine du collège qui conduit des bus scolaires, prévenez les services de police.

Le photomaton, dit « l’insatisfait permanent« . Le photomaton change sa photo de profil comme de pellicules, c’est-à-dire toutes les semaines. Lancé dans une incessante recherche de l’originalité et de mise en scène de sa propre vie, le photomaton n’a pas de patience. Il ne peut se contenter d’une simple photo d’identité. Sa vie est tellement passionnante qu’il ne peut s’empêcher de nous en faire profiter sous l’angle des Martine : Martine à la plage, Martine chez Darty, Martine chez le Coiffeur. Si seulement Martine savait cadrer.

L’indispensable inutilité de facebook (3) : l’aliénation de l’indolent

août 31, 2010   //   by flash   //   Chroniques de la beauferie ordinaire, Facebook  //  2 Comments

Ta copine de CM2 a passé ses vacances à Marbella avec son copain soudeur/fraiseur. Ton voisin de 4ème C a des problèmes de réfrigérateurs. Et d’orthographe. Ta petite sœur de 14 ans sort avec un punk à chien de 28 ans. Toutes ses informations, frisant l’essentiel, te sont quotidiennement apportées par ta page d’accueil Facebook. Et malgré leurs caractères futiles, tu n’arrives pas à décrocher. Tel un junkie avec sa piqure, tu ne peux t’empêcher de consulter ton « news feed » dès que tu as un instant de libre. L’espoir d’un post sur ton wall, d’un message inbox ou d’une décapante nouvelle te poussent à scruter perpétuellement ce site, que tu as soigneusement mis dans tes favoris. A la maison comme au boulot bien évidemment. Profil après profil, photo après photo, statut après statut, l’oisiveté du voyeur t’éprend sans crier gare. Et bien figure toi, cher lecteur avachi (redresse-toi un peu, c’est bon pour ton dos), que ce phénomène a désormais un nom. On appelle cela l’aliénation de l’indolent, ou plus couramment, la nonchalance du geek…

Le Baby book, l’accouchement en toute discrétion

On a tous, dans nos contacts, une amie qui a eu la bonne idée, outre d’arrêter l’école très tôt, de tomber enceinte à l’âge de 24 ans. Mieux encore, il se peut que l’une d’entre elle ait décidé de vous faire vivre sa grossesse via ses statuts Facebook. Alors au début, le ravissement est de mise. Les messages de félicitations fleurissent, l’allégresse se propage, l’euphorie gagne le mur de la jeune maman. Pire que l’élection d’Obama. On passera sur le torrent de guimauve rependu pour l’occasion et sur l’idée, pour le moins discutable, d’avoir un marmiton aussi jeune.  Enfin là n’est pas là question. Aussi, durant les 8 premiers mois, les statuts se font plutôt rares. Seul le sexe du bambin et d’autres anecdotes gynécologiques viennent agrémenter le wall durant cette période. Faut dire que malgré la grossesse, le couple travaille dur. Et oui, il ne va pas se rembourser tout seul, le prêt pour le Scénic. En fait, tout s’accélère durant le dernier mois. En plus des travaux de la maison récemment achetée, également à crédit, les travaux pour la grossesse ont tendance à effrayer madame. Cette dernière ne trouve alors rien de mieux que de nous faire partager son angoisse via ses statuts. Et autant dire que cela vire à l’obsession. Petit apercu :

Mardi 5 mai : Vacances. On va en profiter pour faire le salon.

Samedi 9 mai : Pensez voir sa crevette à l’écho, mais non rdv annulé 5min avant…

Dimanche 10 mai: Fatiguée….

Samedi 17 mai : Début de la congé maternité. Dans deux mois, elle sera parmi nous.

Mardi 30 mai : J’en peux plus, fait trop trop chaud….Heureusement, le salon est terminé !

10 Juin : Pas mal de douleurs aujourd’hui et mauvaise nuit15 juin. Elle peut arriver maintenant, il y aurait plus de soucis majeurs. Selon la sage femme , je serais à terme au 25/06

17 juin : Que faire par ce temps ??…Pourquoi ne pas accoucher ?

20 juin : Peut-être une histoire de jours….?!

L’accouchement n’ayant pas encore eu lieu, son calvaire, et le nôtre, n’est malheureusement pas terminé. On imagine déjà tous la scène, quand, prise de contractions, la jeune maman en train de perdre ses eaux sur la plage arrière de la Scénic au grand désespoir de son mari, hurlera à celui-ci d’un ton paniqué : «  Merde, chéri, je n’ai pas mis à jour mon statut facebook ! Fais demi-tour, on rentre à la maison ! »

Death book, l’enterrement en toute dignité

Dans la même veine, j’ai reçu la semaine dernière une invitation d’un nouveau genre : il s’agissait d’un event pour un enterrement. La page m’apprenait qu’une amie de ma voisine du premier trimestre de CM2 (une proche donc) était morte à l’âge de 24 ans. Même si je ne connaissais pas la demoiselle en question, je fus assailli par une vive émotion et une sincère tristesse. La sobriété de l’hommage probablement. Ou l’orthographe, plus certainement. Les mots sont souvent dérisoires dans ces moments-là. Effectivement :

 » C’était trop jeune pour mourir » . De mémoire, on n’a jamais entendu le contraire.

« Je n’oublierais jamais les délires passés ensemble au lycée ». Du verbe « Je passe un délire, tu passes un délire, il passe un délire, nous passons un délire,… »

« Tu avais toujours la joie de vivre, une vrai bout en train » . « Une boute en train », je veux bien. Un peu limite comme humour quand on apprend quelques posts plus tard qu’elle était dépressive et qu’elle s’est jetée sous un train.

Alors que les messages d’hommages affluaient sur le mur, je répondis par la négative quant à ma présence à l’enterrement. Un peu honteux de ma défection, je fus cependant rassuré par la teneur du message de Gerard B, un ami de la victime. Ce dernier disait en substance « Toutes mes condoléances. Mais demain je ne peux pas, j’ai dos crawlé ». Tandis que j’imaginais toute la tristesse des parents s’ils venaient à tomber sur ce genre de message, je faillis m’étouffer avec mes chocapics. En effet, une notification m’avertit qu’une page à l’honneur de la défunte venait d’être crée. En gros, je pouvais liker son décès. Morte, la jeune fille dépassait les 50 fans/amis, bien plus que pendant toute sa vie. I don’t like this.

Typologie des usages, petit complément (cf article précédent)

Le jeune actif, dit le néo-peigne-cul. Pompes à gland et costards cravates. Mais surtout Facebook et Blackberry. Car le jeune actif abreuve son mur qu’à partir de son Blackberry Pro, fourni par sa boîte. Ne poste que dans 3 situations bien précises. A 22 heures, en semaine, pour exprimer son agacement d’être encore au bureau à cette heure tardive. A 3 heures du mat, le week-end, pour exprimer son plaisir de se rincer la tête au champagne. A 16 heures, le dimanche, pour exprimer son mal de tête.

L’Erasmus, dit le photomaton polyglotte. Très facile à repérer avec son mur quadrilingue. S’amuse à poster les photos de toutes ses soirées dans le seul but d’exaspérer ses amis restés en France. D’ailleurs, c’est simple, il ne possède que des photos de soirée, comme si sa vie en Erasmus se limitait à celà ( a si merde). Certaines sont sympathiques, d’autres moins flatteuses. En fait, il faut savoir qu’en Erasmus, avant de sortir, un SAM est désigné. Mais lui, il ne roule pas. Il accumule les dossiers. La dissuasion nucléaire, t’as déjà entendu parler ?

Le souhaiteur d’anniversaire, dit le tocard commémoratif. Il a un profil très particulier, un peu monomaniaque. Son activité sur Facebook est réduite au souhait des anniversaires de ses contacts. Sait l’exprimer en 12 langues et en plus de 32 expressions différentes. Si vous en connaissez un dans vos contacts, n’hésitez pas à lui indiquer l’adresse d’un médecin : les TOCS se soignent.

L’auto-like, schyzophrénie ou narcisse ?

Comme si le « like » ne suffisait pas, voilà que débarque en force l’auto-like. Signe d’un égo monumental ou de chevilles enflées, l’auto-like a pour but de mettre en valeur son statut, sa photo, sa vidéo, en likant sa propre activité. La logique du geste m’échappe pourtant. A moins d’être un schizophrène de talent, on poste toujours des statuts avec laquelle on est d’accord, non ? Pourquoi donc, réaffirmer avec force et narcisse, son amour pour sa propre activité ?

Putain, cet article est tellement bon, je crois que je vais me liker

L’indispensable inutilité de Facebook (2) : typologie des usages

déc 5, 2009   //   by flash   //   Facebook  //  2 Comments

Alors que certains constats demeurent d’actualité, voici une typologie non exhaustive des différents usages que l’on peut faire de Facebook. Seras-tu te reconnaître dans la catégorie qui te correspond ?

- L’oisif contemplateur, plus communément appelé « le voyeur de bureau ». Une activité facebookienne réduite à l’acceptation de « friend request ». Point de commentaires superflus, de photos intempestives ou de « i like this » dans son usage, le contemplateur se faufile de wall en wall sans laisser la moindre trace. Mi-Léon, mi-James Bond, il connaît néanmoins votre vie par cœur. Ben oui, à défaut d’activités, le contemplateur sait lire…

- L’hystérique névrosée, plus communément appelé « la ménagère de moins de 25 ans ». A remplacé son psy par Facebook. Mal lui en a pris, car la névrosée s’emploie à pourrir votre news feed toutes les 7 minutes (en moyenne) pour y raconter sa vie. Passe son temps à geindre contre la société, son patron, son petit-ami, son mixeur-cuiseur dont on connaît désormais tous les défauts. Fervente utilisatrice du « i like this », de l’humeur du jour ( qui est mauvaise 2 jours sur 3) et de l’horoscope. Bref, une vie de merde en temps réel.

- L’étudiant, plus communément appelé « le chatteur d’amphi ». Passe l’intégralité de ses cours sur le chat de Facebook à discuter avec son voisin de droite, de gauche, de devant et de derrière. S’amuse à lancer Sarko, à gérer un aquarium ou à faire pousser des pommes dans des jeux aussi divertissants qu’inutiles. Courageux, l’étudiant n’hésite généralement pas, au bout de 2h d’amphi de compta/gestion, à critiquer le prof à coup de messages revendicatifs sur son wall. Amateur de vidéos caustiques, l’étudiant connaît les derniers buzz du net et vénère Culture-Pub et Vidéo Gag.

- L‘écorché revendicateur, plus communément appelé « le syndicaliste de clavier ». Considère Facebook comme un lieu de débat et d’expression de son opinion politique. A voté Aubama sur son wall. N’hésite jamais à s’élever contre l’injustice et la faim dans le monde. Son statut représente sa liberté d’expression, les groupes ses moyens de pressions. Entend faire changer la mentalité des gens en faisant partager des articles qui dénoncent et s’engage volontiers dans d’interminables débats d’idées et de wall avec ses interlocuteurs. De la démocratie participative, en quelque sorte…

- L’amoureux transi, plus communément appelé «l’exhibitionniste amoureux». Aurait déclaré sa flemme à sa chère et tendre sur le chat de Facebook. Se sert de Facebook pour afficher son bonheur au grand jour et son amour éternel : les photos de son couple en vacances (à la piscine, dans le métro, chez le médecin) et autres coeurs ornent gracieusement son wall. A pris la mauvaise habitude de signer l’ensemble de ses statuts par « je t’aime », ce qui peut parfois prêter à confusion : « Elle a pris un sacré coup. Je t’aime », « Reviens de chez la boulangère. Je t’aime ».

- L’ironiste perpétuel, plus communément appelé « l’humoriste de coopérative ». Il considère Facebook comme une grande farce et s’en amuse à grand renfort de groupes débiles. Elève de Pierre Palmade, il n’est jamais avare en bon mots. Le second degré, les jeux de mots « ramoucho », les calembours à la Ruquier l’accompagnent dans sa quête du rire. Parfois lourd, parfois presque drôle, l’ironiste se gosse du malheur des gens et plus particulièrement des roux. Tellement possédé par ses croyances de carambar, il rira même à une blague de Muriel Robin…

- Le poète disparu, plus communément appelé « monsieur citation ». Inscrit sur Evène.net, le poète s’évertue à décrire sa vie sous forme de citations d’auteurs qu’il n’a, pour la plupart, jamais lu. Un apôtre de la guimauve et de vérités premières qu’il se sent, malheureusement, obligé de nous faire partager : « A quoi ça sert les émotions pour toi tout seul? (Anna Gavalda) , « ce n’est pas toi qui fait le voyage, c’est le voyage qui te fait »( auteur inconnu), bla bla bla…

- Les vieux, plus communément appelé « les intrus ». Anciennement réservé aux étudiants boutonneux, Facebook s’ouvre désormais aux anciens, je veux parler des plus de 30 ans. Nombreux sont les jeunes qui furent désarçonnés par l’ajout, en ami, de leurs propres parents. Le vieux ne comprend généralement rien à Facebook, mais est en général bien content de voir des photos de sa progéniture (on comprend bien ici pourquoi Facebook est source de conflits). Les plus habiles d’entre eux posteront quelques photos de leurs familles pour montrer leur réussite sociale, leur Laguna Break et leur bichon à d’anciennes connaissances perdues de vue il y a fort longtemps. De bien belles après-midi de retrouvailles faites de scrabbles et de thé vert en perspective…

- Le vantard, plus communément appelé « le posteur corporate » . Ne poste que ses propres réalisations, qu’elles soient journalistiques, télévisuelles, futiles ou les 3. Son mur est donc une gigantesque plateforme publicitaire dédiée à son propre travail. Pratique généralement l’auto-like au cas où il oublierait combien il aime ce qu’il fait .

- Le déserteur, plus communément appelé « l’encéphalogramme plat ». Aussi actif sur son mur qu’un postier à son guichet. Pas de like, pas de post, pas de potes pour lui poster une ineptie sur son mur. Voulait pourtant échapper à sa condition pourrie en s’insrivant Facebook.  Malheureusement, son profil virtuel est à l’image de sa vraie vie, un échec.

- Le Likeur plus communément appelé « l’admirateur compulsif ». Personne qui aime beaucoup de choses dans la vie, si l’on se réfère au nombre impressionnant de « like » lâché dans une journée.  Le likeur vous aimera dans toutes les situations : quand vous mangez une pomme, quand vous postez un bide, quand vous publiez une photo de machines à laver. S’il flattera votre ego, le likeur a tendance à s’attacher et il n’est pas rare de voir l’ensemble de votre mur « liké » par ce dernier. Si c’est un avion de chasse, réjouissez-vous, si c’est une connaissance masculine du collège qui conduit des bus scolaires, prévenez les services de police.

- Le jeune actif, plus communément appelé le néo-peigne-cul. Pompes à gland et costards cravates. Mais surtout Facebook et Blackberry. Car le jeune actif abreuve son mur qu’à partir de son Blackberry Pro, fourni par sa boîte. Ne poste que dans 3 situations bien précises. A 22 heures, en semaine, pour exprimer son agacement d’être encore au bureau à cette heure tardive. A 3 heures du mat, le week-end, pour exprimer son plaisir de se rincer la tête au champagne. A 16 heures, le dimanche, pour exprimer son mal de tête.

- L’Erasmus, plus communément appelé le photomaton polyglotte. Très facile à repérer avec son mur quadrilingue. S’amuse à poster les photos de toutes ses soirées dans le seul but d’exaspérer ses amis restés en France. D’ailleurs, c’est simple, il ne possède que des photos de soirée, comme si sa vie en Erasmus se limitait à cela (ah si merde). Certaines sont sympathiques, d’autres moins flatteuses. En fait, il faut savoir qu’en Erasmus, avant de sortir, un SAM est désigné. Mais lui, il ne roule pas. Il accumule les dossiers. La dissuasion nucléaire, t’as déjà entendu parler ?

- Le souhaiteur d’anniversaire, plus communément appelé le tocard commémoratif. Il a un profil très particulier, un peu monomaniaque. Son activité sur Facebook est réduite au souhait des anniversaires de ses contacts. Sait l’exprimer en 12 langues et en plus de 32 expressions différentes. Si vous en connaissez un dans vos contacts, n’hésitez pas à lui indiquer l’adresse d’un médecin : les TOC se soignent.

Flash

 

L’indispensable inutilité de Facebook (1) : prologue

juin 10, 2009   //   by flash   //   Facebook  //  9 Comments

Le raccourcissement des noms (et des cerveaux ?)

Non, mais c’est quoi ce bordel encore?  Francois « TQV », Hugo « BG », Clement « RPL » ?  Putain, on dirait des slogans pour la RATP! Depuis les Pokémon, j’ai jamais vu une mode aussi débile. C’est pas parce que  t’as 3 geeks pré-pubère qui ont voulu affirmer leur indépendance vis-à-vis du capitalisme facebookien qu’il faut faire pareil! Trop des rebelles les mecs, il change leur nom de famille…Déjà que Facebook ressemble de plus en plus à Caramail, faudrait peut-être arrêter ! Non, parce qu’à 20h là (l’heure de rendez-vous implicite), c’est devenu pire que Skype et MSN réunis ! On ne peut même plus s’adonner au voyeurisme de bureau sans qu’un Maurice MST vienne te demander comment s’est passé ta journée, le tout agrémenté de kikou, lol, et de haha!

L’ambigüité du Haha et les problèmes du LOL

D’ailleurs, faudra un jour qu’on me retrouve celui qui a inventé le « haha » ! Parce que ce « haha » là, il est bien trop fourbe à mon gout ! Non sérieux, ca signifie quoi ce « haha » : « haha t’es trop drôle, j’me marre » ou bien alors au contraire « haha j’me fous de ta gueule » à la manière de Nelson dans les Simpsons » . Vous noterez d’ailleurs que le bon vieux « MDR », que l’on pouvait déjà trouver sur Caramail (« je le sais, j’y étais »), ne s’embarrasse pas de cette ambigüité dérangeante !

Non mais c’est vrai aussi, qui est-ce qui a inventé ce satané « haha »? De mon temps, il n’existait pas et on se portait très bien sans lui ! Encore un coup des nouvelles générations de « Kevin » certainement…

Et puis, tant qu’on y est, il y a vraiment un problème avec le « lol et le « mdr ». Parce que, parfois, je me marre vraiment comme un con devant mon ordi, mais je ne peux pas l’exprimer en « lol » puisque celui-ci est utilisé à tout bout de champ, et ce, même quand on ne rigole pas vraiment.

A quand une gradation du rire devant écran ?

Souvenir de pixels : le Chat de Caramail

Le chat Caramail, pour ceux qui l’ont connu, c’était vraiment quelque chose. Ils n’étaient pas très nombreux (par rapport à aujourd’hui), les vaillants à se connecter sur le chat, pseudo bleu pour les garçons, rose pour les filles. Le vrai rendez-vous des demoiselles en fleurs et des jeunes adolescents en chien. Premiers émois par écran interposés. Premières abréviations dont la langue française ne se remettra pas. On ne compte plus les histoires ayant commencées au détour d’un fébrile « ASV » (est-ce qu’elle va répondre ?) puis d’un « lol », complice. Oublier les boum, ciné et autres cours de récré, désormais tout se joue devant l’ordinateur familial, à 20h, et ce, malgré les protestations parentales sur l’indisponibilité de la ligne téléphonique. Les 20h de Club-Internet ne suffisent bientôt plus à cette génération de l’écran, et plus seulement cathodique. Les enfants du numérique venaient de naître…

Caramail qui est, pour l’anecdote, mort il ya quelques mois. Triste fin pour ce paradis des pédophiles en chasse de fillettes (pardon aux familles)…

L’anglicisation des pseudos : « boule chiite  »

Pourquoi tout les gens (et moi le premier) sur Facebook s’évertuent-ils à écrire leur pseudo en anglais ? Comme si, d’une part, la langue française n’était pas assez riche pour cela. Et, d’autre part, si les français avaient une quelconque attirance pour cette langue:
1) cela se saurait
2) ils ne la massacreraient pas avec autant d’acharnement dans ces mêmes pseudos.

Tentative d’explication : parler de soi à la 3ème personne en anglais, cela parait moins égocentrique.

L’(in)tolérance animale

Je ne saurais vous conseiller de lire les commentaires ci-dessous,  trouvés sur le groupe  » tous contre la maltraitance des animaux« . Loin de moi l’idée de cautionner le contraire, mais bien de montrer que la tolérance des adhérents est inversement proportionnelle à leur empathie à l’égard des animaux. En clair, leur humanisme ne s’étend pas à la race humaine (et s’arrête dans le cul d’un mouton, dirait Mikael Kael).

« Que tout ces connards qui croient que faire du mal au animaux c’est normal, qu’ils aillent crever, je me ferai un plaisir de les enterrer moi même ! »

« On devrais faire subir les mêmes cruautés à ces barbares et même pire…. rien que pour ça les pédophiles et les violeurs C dômage que la chaise électrique n’existe plus en France!! «

« Pfff REVOLTANT ! ce ont les meilleurs amis de l’Homme … Faire ca a des animaux sans defense Faut vraiment ne pas avoir de couille !!!!Dans ces moments la je regrette la peine de mort !!!
Apres on s’etonne que des chiens mordent !!! pfff vraiment deg
! »

Tell me what « you like »

J’aurais bien aimé faire un dernier réquisitoire sur les autistes qui mettent « I like this » sur les profils alors qu’ils n’ont aucune idée de la signification du message, ou pire encore ceux qui mettent «  I like this » quand les gens expriment ressentiments ou spleen passager ( et y’aurait beaucoup à dire la dessus, mais la n’est pas la question).

Du genre, « je me sens pas bien » (« 3 people like this »). Putain, si à l’exhibitionisme se greffe la connerie, on a pas fini…