Les babos
Vous avez pu les apercevoir lors de votre scolarité, d’une manifestation ou d’un meeting de Jean-Luc Melanchon. Pourtant, vous ne les connaissez guère. Et pour cause, les cheveux crasseux et les chiens errants, ce n’est pas votre truc. Pour mieux les connaître, voici le portrait des utopico-écolos de notre temps : les babos.
1. Le babos beta, dread et loque
Espèce à cheveux longs, le babos est un homo-erectus ayant appris à manifester. Il est le descendant des roots et des hippies auxquels il a succédé dans la lignée des espèces de parasites universitaires. De ces derniers, il a hérité d’un fort instinct grégaire. Aussi, le babos se regroupe-t-il au sein de communautés de destin capillaire que l’on appelle trivialement les « bandes de babos ». Autre héritage de ses illustres descendants, une philosophie centrée autour de la nature. Cette dernière se caractérise par une volonté de ne pas gaspiller ses richesses, comme en atteste sa propension à ne pas se laver les cheveux. Elle se manifeste également par un attrait pour l’agriculture locale. Le babos affectionne ainsi tout particulièrement le concept de potager, qu’il cultive traditionnellement devant le parvis de la BU. Cet amour de la terre explique d’ailleurs l’aspect parfois crasseux des vêtements portés par le babos.
Outre le port du kéfié, le babos pratique un autre rituel de babos : le blocage de faculté qui intervient, selon les saisons, tous les 3 à 6 mois. Il sort alors sa plus belle tente Quechua, son plus fidèle chien errant et son plus solide pack de Villageoise pour aller s’installer dans les couloirs de la fac de sciences humaines. Ce rite lui permet de s’adonner à sa pratique universitaire favorite, l’indignation contre la droite, la guerre et le racisme en amphithéâtre. De ces grandes assemblées générales qui s’apparentent à de longues et douloureuses sodomisations de drosophiles, on retiendra que le babos a une réflexion à l’image de ses convictions : décroissante. Néanmoins, la conviction et le dévouement avec lesquelles le babos s’évertue à offrir des vacances supplémentaires à toute la faculté leur garantissent un soutien tacite de la communauté étudiante.
Quand il n’est pas en train de manifester, le babos pratique d’autres activités de gauche. Les agrès du cirque n’ont en effet plus de secret pour le babos, qui entretient ainsi son image de guignol. Ne soyez donc pas étonné de retrouver, lors d’une manifestation contre les frais de scolarité, l’un ou l’autre chevelu en train de jongler ou lancer des diabolos sur un air de Ska P ou de Tryo. L’apparence festive de ces rassemblements de dreads et de loques ne doit pas cependant pas faire oublier que le babos pratique l’éco-centrisme borné, ce qui fait de lui un éco-centrique. Il pratique également le vote Eva Joly, ce qui fait de lui un gros con. Selon lui, le monde se divise ainsi en deux camps : les gentils à carte syndicale et les méchants (tout le reste). N’essayez surtout pas de lui faire changer d’avis car si son animal est le chien (errant), il a hérité de l’âne son caractère têtu. Fervent démondialiste, aux Bigs Macs et aux Nuggets, il préféra volontiers des croissants (…).
2. La famille du babos
L’indigné : L’indigné n’est rien d’autre qu’un babos urbain qui a profité du blocage de sa fac pour se faire une sortie camping en ville, avec merguez et cubi. Il a su faire jouer ses compétences sémantiques apprises lors de 7 années de fac de lettres en se faisant surnommer « indigné » par les médias. Si les journaleux ont mordu, ils ne trompent finalement personne. Tout le monde sait qu’ils sont voués à rentrer au campus, ils ont des partiels à rater, des tomates à récolter, tout ça tout ça..
L’associatif : Cousin du babos avec qui il partage une capillarité désordonnée et des souvenirs de manifestations. Cependant, l’associatif a su évoluer car il a quitté l’université et laissé son chien à la SPA pour aller militer dans une association (une vraie, pas une association étudiante). Preuve de sa maturité, l’associatif se lève le matin. Attention, ce dernier ne s’est pas renié pour autant : il va au bureau en vélib. Et fume autant de joint que son cousin, parfois même au bureau. Dans son association, « solidaire », l’associatif passe son temps à tailler des costards aux méchantes entreprises et fait tout son possible pour s’en différencier en évitant d’en porter, de costards. Généralement basé en banlieue, l’associatif est donc un gueulard périphérique qui pense que le braillage rajoute du poids à ses arguments. Aussi, l’associatif se fait souvent remarquer en colloque par de bruyantes loghorées et une propension à traiter ses détracteurs de nazi avant de quitter la salle à court d’arguments. Cependant, le babos associatif ne le reste que peu de temps. Se lassant vite de son salaire provenant d’insuffisantes aides publiques, l’associatif renie généralement ses idéaux solidaires pour aller palper du k€ dans le privé. Méfie-toi, jeune babos, ton crédit à la consommation n’est jamais très loin. Ton Nissan Break toutes options à crédit non plus.
3. Les phrases du babos
- « Et dis donc, tu viens plus aux AG ? »
- « Ingrid, est-ce que tu bêches ? »
- « Un pour tous, tous purin »
- « Espèce de nazi ! »
- « Joly présidente ! »
- « On va à Décath ? »
- « Libérez la Palestine. »
- « C’est en quel amphi le cours de lettre moderne ? »
Vie de Bureau : Fume, c’est du belge !
La vie de bureau, aussi politiquement correcte et habillée soit-elle, réserve parfois de savoureuses pépites. Comme bien souvent pour tromper l’ennui, l’éclair est venu d’un commercial, qui n’a pas hésité à perdre 10 minutes de son temps, pourtant précieux, pour nous en raconter une bien bonne. Et c’est d’une voie rongée par la mélancolie et l’excitation qu’il commença à nous compter son histoire d’utilité littéraire.
Son récit avait pour héros, enfin comme personnage principal, un ancien collègue à lui. Le brave monsieur en question était commercial. Il avait 40 ans. Il était célibataire. Ça vous situe le bonhomme. Aussi, comme tout bon commercial qui se respecte, l’homme entretenait de cordiales relations avec ses clients. Pour se faire, l’un de ses passe-temps préférés, avec Auto-Moto et la pêche à la mouche, était de les emmener au restaurant et de se descendre quelques godets d’une cervoise de bon aloi. Ce premier rafraichissement de gosier se faisait toujours avec toute la rigueur et la minutie nécessaire pour soigner une bonne relation client. Professionnel, il prenait sa mission très à cœur. Il lui arrivait ainsi souvent de prendre racines au restaurant- un troquet PMU avec Rapido et Pernault à 13 heures très certainement- et de passer des après-midi entière à picoler avec ses clients d’abord, puis avec d’autres compagnons de digestifs ensuite. Ses collègues de travail, des commerciaux aguerris aux joutes de la rincette en tout genre, ne tarissaient pas d’éloges sur leur collègue : tous lui reconnaissaient son courage devant la descente sans rappel et sa capacité, jamais démentie, à faire bonne figure devant tous les clients, aussi russes ou alcooliques soient-ils. Ceci étant, nombreux étant ceux ayant dû se résigner, pour des questions de santé ou de temps, à l’accompagner dans ces après-midi de beuveries épiques, où la mirabelle ne tardait jamais à répondre aux provocations d’une perfide quetsche. Pourtant, rares sont ceux qui rechignaient à ramener ce formidable combattant de la sobriété chez lui après une nouvelle journée de bataille. Car ce dernier, malgré des qualités physiologiques hors du commun, était en effet bien souvent incapable de rentrer chez lui, où femme et enfants ne lui réservaient pas toujours l’accueil qui lui était du. Vous imaginez bien avec 3 grammes, rouler c’est compliqué.
Or, en l’une de ces nombreuses fois où il se faisait ramener par un collègue, il ressentit une sévère pointe au niveau du système urinaire, et obligea son chauffeur à s’arrêter au bord de la route. Et tandis que notre ami aviné faisait prendre l’air et perdre un poids substantiel à son chibre, une voiture de police les croisa, et alertée par la situation, ne put s’empêcher de s’arrêter. Sortit alors du fourgon une gendarmette, qui, au vu de son apparente jeunesse, venait tout juste de prendre ses fonctions. Alors qu’elle commençait à baragouiner les formalités d’usage à base de papier et d’immobilisation de véhicule au conducteur, notre ami, pourtant en pleine évacuation d’urgence, ne put s’empêcher de se retourner, tout en continuant ce qu’il était en train de faire. Son gourdin était désormais en pleine lumière, ce qui visiblement troubla la jeune gendarme qui n’avait pas dû voir beaucoup le loup. Constatant sa gêne, notre ami pris le temps de la réflexion pour établir un contact pérenne avec celle qui, encore toute rougie, lui faisait face. Il fallut attendre quelques secondes, le temps de la dernière goutte très certainement, et tel un cul sec de calva, il éructa en sa direction :
- Eh ! Oh ! Tiens, fume, c’est du Belge !
L’histoire s’en tint à cette métaphore avinée et poétique. Et ne comptez pas sur moi pour en dire plus…
L’ingénieur
Tu te souviens du petit mange-boule à lunettes qui faisait les divisions plus rapidement que toi en CM2 ? Celui-là même qui, au collège, préférait jouer à la Game Gear plutôt que de tâter le ballon de foot à la récré ? Mais si, rappelles-toi, celui qui a passé sa terminale, un livre de math spé sous les bras, son acné dans l’autre. Et bien, cet être un peu à part, que tu as certainement perdu de vue depuis, a, contrairement à toi, (futur) fouineur du pôle emploi, réussi sa vie. Il est devenu ingénieur…
Ca ressemble à quoi un ingénieur ?
L’ingénieur ne se départit jamais de ses lunettes et des ses cheveux en bataille ( » des ions manganèse Mn2+ sur ma tête, ca va pas non ? »). A ce titre, l’ingénieur peut être un peigne-cul. Voir un putain de Kevin. Mais, au fond, il reste fondamentalement un gros geek.
Non mais attends, parce que tu crois qu’après deux ans de maths spé, il te reste une once de « cerveau disponible » ? Et bien non ! Mais, j’aimerais t’y voir toi, lecteur avachi (redresse-toi un peu pour voir, tu ressembles à Raffarin là), à essayer de comprendre pourquoi l’inverse du logarithme népérien est égal à une fonction exponentielle ( ( ln(exp(x))=x pour les intimes).
Ca fait quoi, dans la vie, un ingénieur ?
Si l’ingénieur aime à résoudre des problèmes d’algèbres différentiels, ou quantiques pour les plus brillants d’entre eux, il est une équation que ces derniers n’ont pas encore réussi à résoudre : celle de la vie en société. Une vie sociale, très peu pour lui. L’interaction humaine consistant à ingurgiter de la liqueur de houblon, non merci. Seul le logarithme est son ami. Guitar Heroes son vrai refuge. A la rigueur, le cinéma, peut, à l’occasion de l’adaptation de Stargate ou de Transformer, le sortir de sa tanière.
De même, l’ingénieur ne lit point. « Un livre ? Arrête de déconner Jérôme, je dois finaliser ma « théorie des cordes « . Pourtant, Star Strek, Le seigneur des Anneaux, voir Harry Potter constituent la bible, l’ancien et le nouveau testament, auxquels les plus littéraires d’entre eux vouent un culte, peu compréhensible pour les profanes. (Je mets en italique, car qu’on ne vienne pas me dire qu’Harry Potter, en plus d’être un peigne-cul notoire, c’est de la bonne littérature. Un roman de gare à lire entre le sodoku et l’horoscope, tout au plus.) En résulte un vocabulaire spécifique, la novlangue de l’ingénieur, qui se base sur 3 théorèmes fondateurs, que voici:
-
E2 = p. c2 + m2 c4 (c’est pourtant évident)
-
Einstein est un gigantesque imposteur, c’est Poincaré qui a tout inventé.
-
La matrice, c’est pas de la science-fiction, c’est juste l’apllication du 2ème postulat de la théorie dite « du chat de Schrödinger »
Où trouver l’ingénieur ?
Dans un cours d’option maths ? Dans une entreprise d’ingénieur, genre Texas Instrument ? Chez l’opticien ? Certes, oui. Mais, le plus sur moyen de rencontrer un ingénieur, c’est sur ICQ, qu’il vient d’installer sur son Linux. Mieux encore, si tu veux établir un contact pérenne avec l’ingénieur, il suffit de t’inscrire dans une guilde. Pour faire des quêtes. Quête d’expérience pour monter en Level certes, mais aussi quête d’imaginaire, celui d’un monde fantasmé, échappatoire mythologique d’une réalité qu’il (les) rejette. En clair, pour les lecteurs non-geek qui ne l’auraient pas encore compris, l’ingénieur joue à WOW.
Le X, un parcours pas évident
Mais, avant de conclure, rendons à l’ingénieur, ce qui est à l’ingénieur. Alors bien sur, il est de bon ton de se moquer du l’étroitesse d’esprit de certains ingénieurs, dont le mode de vie s’apparente parfois à de l’autisme pur et simple. Cependant, il faut leur reconnaître d’indéniables qualités d’abstraction et de compréhension, forcément nécessaires pour survivre à 2 ans de math sup, puis à 40 ans de vie de bureau à pondre des postulats algébriques que personne ne comprend et dont tout le monde se fout. Parce que n’empêche, c’est pas donné à tout le monde, d’être ingénieur.
T’as fièrement validé 160 crédit ECTS et tu crois que t’en as chié ? Laisse-moi rire quelques millisecondes. Rien, mais alors rien, dans le système académique français n’atteinds un tel degré de difficulté et de complexité que les études d’ingénieurs. Khagne/hypokagne ? De la branlette pour chevelus crasseux. C’est un peu comme les fanfarons qui font les fiers avec leur 16 au bac de math alors qu’ils sont en ES et qui t’affirment que les maths en ES c’est vraiment aussi dur qu’en S. Ne cherchez pas, ca n’a rien à voir…
Papa, maman, j’ai quelque chose à vous avouer : je suis ingénieur
Steve Job, le plus fameux ingénieur du 20ème siècle aurait déclaré : « Le monde de demain sera un monde d’ingénieur ou ne sera pas. ». Je ne sais pas si sa prévision aura autant de succès que ses modèles de computer design en vogue dans les cabinets d’orthodontistes, mais je suis sûr d’ une chose : si ma fille ou mon fils m’annonce, un jour, qu’il veut devenir ingénieur, je le déshérite…
PS : si tu as apprécié ce papier, je te conseille de regarder d’urgence « The Big Bang Theory » (dont voici l’acteur principal), l’équivalent d’HIMYM pour les geeks…
L’école de commerce
Ah les écoles de commerce : l’excellence dans la diversité, l’intelligence au service des entreprises, les pensées de Smith, Locke (le philosphe, pas le chauve, ignare) et Hayek en filagramme d’un parcours dédié à la grandeur du marché. Ben voyons, et si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle…
Kro-merce équitable
Non, soyons sérieux quelques instants. Les écoles de commerce représentent, avec l’université, la honte du système éducatif français. Et encore, je ne suis pas sur qu’à ce niveau là, l’adjectif « éducatif » soit le plus adapté. En effet, la seule connaissance consolidée d’un élève sortant d’une école de commerce, c’est le taux d’alcool d’une bouteille de Ricard. J’exagère ? Pas du tout. Pour le commercial, l’apéro est un mode de vie, le jaune son ami, la cacahuète aussi. Alors autant dire qu’en matière de dosage, il s’y connait le bougre. 2 tiers (d’alcool), 1 tiers (pour le goût), pas plus que le bord, et hop direction la cuvette. « Un apéro presque parfait ? » Un concept inventé en 1983 dans une résidence, avec wifi, laverie et Figaro de L’ISC Nantes, dont le succès ne s’est jamais démenti depuis lors. « La biture express » ? Pareil. En clair, le commercial passe son temps à se murger, à se mettre des énormes valises que même Roger, pilier du bar PMU de Chalons en Champagne, n’oserait pas se mettre. Le vomi ne lui fait pas peur, au contraire, vomir, c’est repartir. Manger c’est tricher. Tu bois ou tu t’en vas. Bref, je vous laisse imaginer tout le lyrisme, véritable foisonnement de poésie moderne, émanant de ces soirées avinées.
Vous préférez pas un whisky d’abord ?
Alors, forcément, les comas éthyliques, ca laisse des traces. Et c’est là que le bas blesse. Parce qu’à part parler des stocks options de son père (oui, le commercial est souvent un fils à papa) et de critiquer le système crypto-marxiste français qui étrangle les entreprises à cause de taxes étatiques injustifiées (oui, le commercial est souvent un gros con de droite), le brave commercial ne s’intéresse à rien. La politique ? Inutile, on n’y gagne pas d’argent. La culture ? Inutile, on n’y gagne pas d’argent. Le sport ? Pourquoi pas, on y gagne plein d’argent. Car oui, ce n’est pas un cliché que d’affirmer, que le commercial ne fait des études uniquement que pour s’assurer un brave poste dans une brave entreprise et ainsi reprendre l’héritage familiale fait de Zafira (ou de BMW coupé en cas de commercial jackie, cela existe) et de bichons frisés. Et en dépit d’un niveau scolaire déplorable, d’une incapacité à exprimer une idée sans citer IS/LM, ben oui, le commercial arrive à truster les postes en entreprises. Enfin, représentant chez Darty, VRP chez Brico-Marché ou comptable chez Bouygues-Télécom, cela n’a jamais fait bander personne, sauf les commerciaux…
Vous avez dit peigne-culs ?
Le commercial est, pour la plupart, très tôt, un gros peigne-cul. A cet égard, l’école de commerce constitue une véritable pépinière de jeunes talents, où le peigne-cul peut évoluer en toute quiétude parmis ses semblables. Je suis désolé, mais si à 22 ans, tu portes des bretelles sous ton costard et des mocassins en cuir pour aller en amphi, alors oui, tu fais partie de la race des peignes-culs. Alors après, il est vrai que le commercial, ou la commerciale, aime à s’habiller fashion. Cela lui permet de se différencier des crasseux de la fac et de faire le kéké en boîte sur du David Guetta, le son préféré du commercial. Mi fashion, mi peigne-cul, ne cherchez pas plus le loin le succès des branches « Jules » et « Jennifer ».
La faute à qui ?
Les écoles de commerce en en-elles même sont déjà responsables. Déjà, la course aux classements, c’est complément débile : c’est un peu le revival du Top-But téléfoot ou, pire, celui du top 50 de Charly et Lulu. Vous me direz, à 10 000 euros l’année et des diplômes en houblons, ils peuvent bien s’inventer des classements pour se faire mousser (oui, oui, vous ne revez pas, c’est bien une métaphore filée). Et puis, à force de se prendre pour des écoles anglo-saxonnes avec des anglicismes à la Jane Birkin comme « school of management », « grad student school »« business mangement school », pas étonnant que les étudiants y deviennent aussi autiste que les ingénieurs après deux ans de maths spé. Sauf qu’un ingénieur n’arrivera jamais à vous vendre l’intégrale de la collection « Fais-moi peur » à coup de bon de réductions Carrefour. En clair, un ingénieur, au moins, il ferme sa gueule. Car ne l’oublions pas, le commercial à une propension, assez énervante, à l’ouvrir. Et constamment, en plus. La logorrhée des commerciaux est-elle innée ou instruite dans les écoles de commerce ? Voici bien une question qui reste en suspens…
Je dis tout cela d’autant plus facilement que j’intègre une école de commerce l’année prochaine…
Le peigne-cul
Non, le peigne-cul n’est pas un coiffeur pour dames. Ni un démêloir pour follicules pileux postérieures récalcitrants. Le très sérieux, malgré sa couleur de cheveux, Larousse le définit comme un « individu méprisable ou ennuyeux » (ignare). Difficile pourtant de se satisfaire d’une telle définition, tant le peigne-cul est un être singulier, à la personnalité plurielle et pleine de richesses (au propre, comme au figuré d’ailleurs).
Comment reconnaître un peigne-cul ?
Le peigne-cul, c’est avant tout une apparence savamment orchestrée. Son allure de citadin petit-bourgeois lui permet de se démarquer de la rustique populace des quartiers prolétaires. Son look se décompose autour des 3 C : contenance, chaussure, cheveux. Ainsi, quand il ne porte pas de chandail bleu ciel, le peigne-cul arbore une chemise saumonée, agrément de caractère à sa veste de costard noir en queue de pie. Le soulier est en cuir, noir toujours, style Richelieu. Enfin, sa coiffure est estampillé Franck Provost, shampoing et brushing inclus dans le prix. D’ailleurs, le peigne-cul ne se départit jamais, quelque soit la circonstance, de sa raie, portée fièrement, à droite bien entendu…
A quoi sert un peigne-cul ?
Le peigne-cul ne sert à rien. Enfin, si son apport pour la communauté est nul, le peigne-cul n’oublie pas, comme tout bon capitaliste qui se respecte, de se servir lui-même. Ainsi, le peigne-cul truste bien souvent les postes rémunérateurs, ou bien, à défaut, les postes sans pression intêrets : comptable, expert des marées chaussés, ingénieur télécom, ingénieur tout court, chargé d’études documentaires, expert comptable, accompagnateur de tourisme équestre, etc etc. Faisant valoir d’indéniables qualités de respect et de révérence envers la hiérarchie, le peigne-cul s’assure ainsi la bienveillance du patron. Le peigne-cul n’a donc pas peur de passer pour un mange-boule, car la flagornerie fait partie de sa nature profonde.
Cependant, le regard des autres, le peigne cul n’en a cure ; car oui, le peigne-cul t’emmerde profondément (sauf à être un de ses supérieur hiérarchique)
Les activités du peigne-cul
Le peigne-cul aime à se cultiver. C’est pourquoi ce dernier lit quotidiennement le Figaro. Et regarde attentivement TF1 et Laurence Ferrari (même s’il regrette la rigueur de PPDA) à 20 heures. Mais attention, le peigne-cul n’est pas un beauf enchainant l’abrutissant triptyque « Roue de la Fortune », « Point-Route », « Journal de 20h ». Non, le peigne-cul est tout simplement attaché à la qualité éditoriale et à l’éthique de la rédaction de la première chaine.
Par ailleurs, les peignes-culs se retrouvent généralement lors de vernissages d’artistes vietnamo-slovaques ou pakistano-lettons. Bien que la polémique n’existe pas dans la vie du peigne-cul, les peigne-culs aiment échanger ,avec d’autres peignes-culs, de moraline et de bien-pensance autour d’une œuvre aussi abstraite qu’une fonction inverse du logarithme népérien. (« le carré noir sur fond blanc de Kazimir Malevich » par exemple).
A noter : le peigne-cul ne fait pas de sport. Ou à très faible niveau seulement (golf, aviron exceptés). Car le peigne-cul exècre le sport depuis les cours d’EPS du collège, où comme tout bon peigne-cul, il dût essuyer moqueries et colibets de ses petits camarades du fait de sa gaucherie de peigne-cul.
De quoi discuter avec un peigne-cul ?
De barbecue et du tour de France Cochonou ? Bien sur que non. Avec le peigne-cul, tu discutes art et mièvrerie. Le dernier Anna Gavalda ou Marc Levy est bien souvent au cœur des discussions, tant l’intrigue et l’insoutenable suspense qui s’en dégagent, méritent une amicale dissertation sur une terrasse d’un troquet sur les bords de Seine de Levallois. Calogéro, Carla Bruni, Cali et autres chanteurs à textes et à voix seront à coup sûr également abordés dans ces « chit-chat » à la mondanité prévenante.
La pensée politique du peigne-cul
Enfin, la pensée politique n’est pas exempte du raisonnement du peigne-cul. Prêchi-prêcha parfois gauchisant, droitisant souvent ( les jeunes pop en sont bourrés), le peigne-cul se démarque avant tout par une remarquable capacité d’émotion et de dénonciation des vrais problèmes de notre société. N’écoutant que son courage, le peigne-cul manifeste contre la guerre, se dresse contre le cancer et s’érige en dernier rempart contre la faim dans le monde. Plus encore, le peigne-cul refuse l’injustice et la pauvreté, et n’hésite jamais à crier au loup, que dis-je au racisme, voir à l’antisémitisme à la moindre envolée lyrique d’un de nos dirigeants ou artistes qui dépasseraient la ligne jaune. Car oui, le peigne-cul a des valeurs, et n’hésite pas à les défendre : la survie de son monde, celui des gentils hommes, en dépend !
Synonymes
- Mange- boule
- Peigne-derche
- Peigne-zizi
- Pinces-fesses
- Cul-serré
- Cul-cousu
Peigne-culs célèbres
- Xavier Bertrand
- Jean Sarkozy
- CRIF
- CRAN
- toutes les ONG anti quelque chose
- Jean-Pierre Pernault
- Bernard de La Villardière
Le (putain) de Kevin
Quittons quelques instants la logorrhée sportive et intéressons-nous, pour ce premier billet d’humeur, à un spécimen que vous avez forcément déja croisé, ou par malchance, cotoyé : le Kevin.
Alors que l’on a aujourd’hui trop tendance à se gargariser, à tort, et surtout à travers, autour d’une actualité aéronautique mi-foudroyante, mi-givrante (des analyses sont en cours), on en viendrait presque à oublier l’essentiel. En effet, nous sommes aujourd’hui le 3 juin. « Et alors ? » me direz-vous, rien ne justifie un tel égard, j’ai payé mon loyer le 2, mes impôts le 1er et mon épouse taïwanaise il y a deux ans. Pourtant, et alors que dans quelques lignes vous vous direz mais c’est bien sur, aujourd’hui, comme chaque 3 juin depuis la rencontre entre le calendrier de Grégory (dit grégorien, voir chant) et l’hirsute de Bethleem, nous fêtons les Kevin.
La genèse du (ou des) Kevin est évidemment fruit d’un travail divin. Ainsi, Dieu, au 7ème jour, harassé, comme tout bon gauchiste qui se respecte, par une semaine de travail de 6 jours, décida de prendre congé. N’étant pourtant pas socialiste pour autant, ce dernier jugea bon, avant d’enfiler espadrilles et autres pousse-cafés, de créer une dernière créature : le Kevin.
Malheureusement, le Kevin ne fut pas sa plus grande réussite et Dieu dût bien vite s’en rendre compte. Conçu dans la hâte d’un apéritif dinatoire (bien mérité au demeurant mais là n’est pas la question), la bravitude du Kevin ne suffisait pas à masquer la pauvreté d’esprit dont il faisait preuve, chaque jour un peu plus. Totalement exaspéré devant tant de balourdise, on raconte que le Saint-Père tint, en substance, les propos suivants :
- Dieu: » Putain, Kevinnnnnnnnn »
- Kevin: » Oui, Dieu ? »
- Dieu: « Mais bordel de moi, qu’est ce qui m’a pris de créer un incapable pareil. Putain, mais à quoi ca sert que je m’échine à modeler l’univers si c’est pour créer un tel ignare à la stupidité confondante. Déjà qu’avec les hommes mon travail était un peu limite…Allez houste, du balais, je te renvoie sur Terre, tu devrais pouvoir t’y acclimater. »
Les expressions « con comme un Kevin« , « le Kevin du coin » ou tout simplement « espèce de Kevin » venaient de voir le jour. Plus grave, le Kevin allait désormais sévir sur terre, Dieu n’ayant malheureusement pas sous-estimé sa capacité d’intégration.
Car aujourd’hui, les Kevins sont partout : au carrefour, dans les bars-pmu, dans les ateliers de production, sur leurs derby pots ninjas, aux Maldives ou en camping, etc etc… En plus de pulluler et polluer l’atmosphère, le Kevin se démarque des autres homo-erectus en affichant toute sa fierté de porter un nom, qui pourtant devrait être un fardeau, Kevin. Reconnaissable à sa casquette bleue ou à sa banane jaune, qu’ils arborent tout aussi fièrement, les Kevins sont à la race humaine ce que Matt Pokora est à la chanson ou Arthur à l’humour : une régression.
D’ailleurs, il arrive fréquemment d’être agressé auditivement par les toujours bruyants parents du Kevin, eux aussi Kevin (la maladie étant bien souvent héréditaire » dans ce genre de situations, illustratrices d’un mode de vie basé sur l’idiotie :
- « Kevin, rentre le chien »
- « Kevin, tu vas le marquer ce but oui ! »
- « Kevin, qu’est ce que c’est que ces notes ! »
- « Kevin, tu m’aides à nourrir mamy »
- « Kevin coupe la console »
- « Kevin, range ton scooter »
- « Kevin, viens là que jt’en mette une ! »
- « Kevin, mais t’es trop con »
A tel point qu’aujourd’hui, le Kevin est devenu un instrument de mesure de la trisomie lors des DPI (Le Diagnostic Génétique pré-Implantatoire, ignare). A ½ Kevin, votre progéniture ne souffrira que d’une débilité moyenne, à la Jean-Pierre Pernault, il pourra s’épanouir normalement en regardant les programmes de TF1. A 1 Kevin, c’est le drame, on passe à du Sophie Davant, seul un physique avantageux pourra lui assurer une vie descente. A 2 Kevin, le stade dit syndrome Dieudonné est atteint, votre gosse est irrécupérable : un abandon dans un congélo ou un placement en services sociaux vous évitera bien de la peine.
Attention, il faut néanmoins préciser que si Kevin Costner à pu s’en sortir, malgré son statut de Kevin, il n’en reste pas moins un cas exceptionnel de rémission. La quasi-totalité des Kevins restant des Kevins du Berry toute leur vie.
C’est donc pour cela, que je sollicite aujourd’hui, 3 juin, fête des Kevin, toute votre charité chrétienne pour que vous ayez une pensée bienveillante pour tous les Kevins du Monde, et plus particulièrement ceux, et je ne doute pas un instant que cela ne puisse être le cas, que vous connaissez. Sachez enfin, que, malgré les apparences, nous sommes tous le Kevin de quelqu’un…
PS: On n’oublie pas les cousins des Kevins: les Brandon, les Brad, les Steeve et autres Brian. Pour rappel, voici une typologie non exaustive :
Brandon= 1/4 Kevin
Steeve= 1/3 kevin
Brian= 1/2 kevin
A partir du steeve vous pouvez abattre votre enfant, c’est lui rendre service…
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