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Les babos

mar 13, 2012   //   by flash   //   Portraits de Jean-Mi  //  No Comments

Vous avez pu les apercevoir lors de votre scolarité, d’une manifestation ou d’un meeting de Jean-Luc Melanchon. Pourtant, vous ne les connaissez guère. Et pour cause, les cheveux crasseux et les chiens errants, ce n’est pas votre truc. Pour mieux les connaître, voici le portrait des utopico-écolos de notre temps : les babos.


1. Le babos beta, dread et loque

Espèce à cheveux longs, le babos est un homo-erectus ayant appris à manifester. Il est le descendant des roots et des hippies auxquels il a succédé dans la lignée des espèces de parasites universitaires. De ces derniers, il a hérité d’un fort instinct grégaire. Aussi, le babos se regroupe-t-il au sein de communautés de destin capillaire que l’on appelle trivialement les « bandes de babos ». Autre héritage de ses illustres descendants, une philosophie centrée autour de la nature. Cette dernière se caractérise par une volonté de ne pas gaspiller ses richesses, comme en atteste sa propension à ne pas se laver les cheveux. Elle se manifeste également par un attrait pour l’agriculture locale. Le babos affectionne ainsi tout particulièrement le concept de potager, qu’il cultive traditionnellement devant le parvis de la BU. Cet amour de la terre explique d’ailleurs l’aspect parfois crasseux des vêtements portés par le babos.

Outre le port du kéfié, le babos pratique un autre rituel de babos : le blocage de faculté qui intervient, selon les saisons, tous les 3 à 6 mois. Il sort alors sa plus belle tente Quechua, son plus fidèle chien errant et son plus solide pack de Villageoise pour aller s’installer dans les couloirs de la fac de sciences humaines. Ce rite lui permet de s’adonner à sa pratique universitaire favorite, l’indignation contre la droite, la guerre et le racisme en amphithéâtre. De ces grandes assemblées générales qui s’apparentent à de longues et douloureuses sodomisations de drosophiles, on retiendra que le babos a une réflexion à l’image de ses convictions : décroissante. Néanmoins, la conviction et le dévouement avec lesquelles le babos s’évertue à offrir des vacances supplémentaires à toute la faculté leur garantissent un soutien tacite de la communauté étudiante.

Quand il n’est pas en train de manifester, le babos pratique d’autres activités de gauche. Les agrès du cirque n’ont en effet plus de secret pour le babos, qui entretient ainsi son image de guignol. Ne soyez donc pas étonné de retrouver, lors d’une manifestation contre les frais de scolarité, l’un ou l’autre chevelu en train de jongler ou lancer des diabolos sur un air de Ska P ou de Tryo. L’apparence festive de ces rassemblements de dreads et de loques ne doit pas cependant pas faire oublier que le babos pratique l’éco-centrisme borné, ce qui fait de lui un éco-centrique. Il pratique également le vote Eva Joly, ce qui fait de lui un gros con. Selon lui, le monde se divise ainsi en deux camps : les gentils à carte syndicale et les méchants (tout le reste). N’essayez surtout pas de lui faire changer d’avis car si son animal est le chien (errant), il a hérité de l’âne son caractère têtu. Fervent démondialiste, aux Bigs Macs et aux Nuggets, il préféra volontiers des croissants (…).

2. La famille du babos

L’indigné : L’indigné n’est rien d’autre qu’un babos urbain qui a profité du blocage de sa fac pour se faire une sortie camping en ville, avec merguez et cubi. Il a su faire jouer ses compétences sémantiques apprises lors de 7 années de fac de lettres en se faisant surnommer « indigné » par les médias. Si les journaleux ont mordu, ils ne trompent finalement personne. Tout le monde sait qu’ils sont voués à rentrer au campus, ils ont des partiels à rater, des tomates à récolter, tout ça tout ça..

L’associatif : Cousin du babos avec qui il partage une capillarité désordonnée et des souvenirs de manifestations. Cependant, l’associatif a su évoluer car il a quitté l’université et laissé son chien à la SPA pour aller militer dans une association (une vraie, pas une association étudiante). Preuve de sa maturité, l’associatif se lève le matin. Attention, ce dernier ne s’est pas renié pour autant : il va au bureau en vélib. Et fume autant de joint que son cousin, parfois même au bureau. Dans son association, « solidaire », l’associatif passe son temps à tailler des costards aux méchantes entreprises et fait tout son possible pour s’en différencier en évitant d’en porter, de costards. Généralement basé en banlieue, l’associatif est donc un gueulard périphérique qui pense que le braillage rajoute du poids à ses arguments. Aussi, l’associatif se fait souvent remarquer en colloque par de bruyantes loghorées et une propension à traiter ses détracteurs de nazi avant de quitter la salle à court d’arguments. Cependant, le babos associatif ne le reste que peu de temps. Se lassant vite de son salaire provenant d’insuffisantes aides publiques, l’associatif renie généralement ses idéaux solidaires pour aller palper du k€ dans le privé. Méfie-toi, jeune babos, ton crédit à la consommation n’est jamais très loin. Ton Nissan Break toutes options à crédit non plus.

3. Les phrases du babos

  • « Et dis donc, tu viens plus aux AG ? »
  • « Ingrid, est-ce que tu bêches ? »
  • « Un pour tous, tous purin »
  • « Espèce de nazi ! »
  • « Joly présidente ! »
  • « On va à Décath ? »
  • « Libérez la Palestine. »
  • « C’est en quel amphi le cours de lettre moderne ? »