Le (putain) de Kevin

juin 5, 2009   //   by flash   //   Portraits de Jean-Mi  //  3 Comments

Quittons quelques instants la logorrhée sportive et intéressons-nous, pour ce premier billet d’humeur, à un spécimen que vous avez forcément déja croisé, ou par malchance, cotoyé : le Kevin.

Alors que l’on a aujourd’hui trop tendance à se gargariser, à tort, et surtout à travers, autour d’une actualité aéronautique mi-foudroyante, mi-givrante (des analyses sont en cours), on en viendrait presque à oublier l’essentiel. En effet, nous sommes aujourd’hui le 3 juin. « Et alors ? » me direz-vous, rien ne justifie un tel égard, j’ai payé mon loyer le 2, mes impôts le 1er et mon épouse taïwanaise il y a deux ans. Pourtant, et alors que dans quelques lignes vous vous direz mais c’est bien sur, aujourd’hui, comme chaque 3 juin depuis la rencontre entre le calendrier de Grégory (dit grégorien, voir chant) et l’hirsute de Bethleem, nous fêtons les Kevin.

La genèse du (ou des) Kevin est évidemment fruit d’un travail divin. Ainsi, Dieu, au 7ème jour, harassé, comme tout bon gauchiste qui se respecte, par une semaine de travail de 6 jours, décida de prendre congé. N’étant pourtant pas socialiste pour autant, ce dernier jugea bon, avant d’enfiler espadrilles et autres pousse-cafés, de créer une dernière créature : le Kevin.

Malheureusement, le Kevin ne fut pas sa plus grande réussite et Dieu dût bien vite s’en rendre compte. Conçu dans la hâte d’un apéritif dinatoire (bien mérité au demeurant mais là n’est pas la question), la bravitude du Kevin ne suffisait pas à masquer la pauvreté d’esprit dont il faisait preuve, chaque jour un peu plus. Totalement exaspéré devant tant de balourdise, on raconte que le Saint-Père tint, en substance, les propos suivants :

- Dieu:  » Putain, Kevinnnnnnnnn »
- Kevin:  » Oui, Dieu ?  »
- Dieu: « Mais bordel de moi, qu’est ce qui m’a pris de créer un incapable pareil. Putain, mais à quoi ca sert que je m’échine à modeler l’univers si c’est pour créer un tel ignare à la stupidité confondante. Déjà qu’avec les hommes mon travail était un peu limite…Allez houste, du balais, je te renvoie sur Terre, tu devrais pouvoir t’y acclimater. »

Les expressions « con comme un Kevin« , « le Kevin du coin » ou tout simplement « espèce de Kevin » venaient de voir le jour. Plus grave, le Kevin allait désormais sévir sur terre, Dieu n’ayant malheureusement pas sous-estimé sa capacité d’intégration.

Car aujourd’hui, les Kevins sont partout : au carrefour, dans les bars-pmu, dans les ateliers de production, sur leurs derby pots ninjas, aux Maldives ou en camping, etc etc… En plus de pulluler et polluer l’atmosphère, le Kevin se démarque des autres homo-erectus en affichant toute sa fierté de porter un nom, qui pourtant devrait être un fardeau, Kevin. Reconnaissable à sa casquette bleue ou à sa banane jaune, qu’ils arborent tout aussi fièrement, les Kevins sont à la race humaine ce que Matt Pokora est à la chanson ou Arthur à l’humour : une régression.

D’ailleurs, il arrive fréquemment d’être agressé auditivement par les toujours bruyants parents du Kevin, eux aussi Kevin (la maladie étant bien souvent héréditaire » dans ce genre de situations, illustratrices d’un mode de vie basé sur l’idiotie :
- « Kevin, rentre le chien »
- « Kevin, tu vas le marquer ce but oui ! »
- « Kevin, qu’est ce que c’est que ces notes ! »
- « Kevin, tu m’aides à nourrir mamy »
- « Kevin coupe la console »
- « Kevin, range ton scooter »
- « Kevin, viens là que jt’en mette une ! »
- « Kevin, mais t’es trop con »

A tel point qu’aujourd’hui, le Kevin est devenu un instrument de mesure de la trisomie lors des DPI (Le Diagnostic Génétique pré-Implantatoire, ignare). A ½ Kevin, votre progéniture ne souffrira que d’une débilité moyenne, à la Jean-Pierre Pernault, il pourra s’épanouir normalement en regardant les programmes de TF1. A 1 Kevin, c’est le drame, on passe à du Sophie Davant, seul un physique avantageux pourra lui assurer une vie descente. A 2 Kevin, le stade dit syndrome Dieudonné est atteint, votre gosse est irrécupérable : un abandon dans un congélo ou un placement en services sociaux vous évitera bien de la peine.

Attention, il faut néanmoins préciser que si Kevin Costner à pu s’en sortir, malgré son statut de Kevin, il n’en reste pas moins un cas exceptionnel de rémission. La quasi-totalité des Kevins restant des Kevins du Berry toute leur vie.

C’est donc pour cela, que je sollicite aujourd’hui, 3 juin, fête des Kevin, toute votre charité chrétienne pour que vous ayez une pensée bienveillante pour tous les Kevins du Monde, et plus particulièrement ceux, et je ne doute pas un instant que cela ne puisse être le cas, que vous connaissez. Sachez  enfin, que, malgré les apparences, nous sommes tous le Kevin de quelqu’un

PS: On n’oublie pas les cousins des Kevins: les Brandon, les Brad, les Steeve et autres Brian. Pour rappel, voici une typologie non exaustive :

Brandon= 1/4 Kevin
Steeve= 1/3 kevin
Brian= 1/2 kevin
A partir du steeve vous pouvez abattre votre enfant, c’est lui rendre service…

3 Comments

  • En ce jour, j’ai une pensée émue pour les Dylan et Ryan, trop souvent méprisés car si, en quantité, ils sont moins nombreux que les Kevin, beaucoup d’entre eux savent se hisser au niveau des meilleurs.

  • On ne les oubliera pas…

  • [...] ma tête, ca va pas non ? »). A ce titre, l’ingénieur peut être un peigne-cul. Voir un putain de Kevin. Mais, au fond, cela reste fondamentalement un gros [...]

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