L’indispensable inutilité de Facebook (2) : typologie des usages

déc 5, 2009   //   by flash   //   Facebook  //  2 Comments

Alors que certains constats demeurent d’actualité, voici une typologie non exhaustive des différents usages que l’on peut faire de Facebook. Seras-tu te reconnaître dans la catégorie qui te correspond ?

- L’oisif contemplateur, plus communément appelé « le voyeur de bureau ». Une activité facebookienne réduite à l’acceptation de « friend request ». Point de commentaires superflus, de photos intempestives ou de « i like this » dans son usage, le contemplateur se faufile de wall en wall sans laisser la moindre trace. Mi-Léon, mi-James Bond, il connaît néanmoins votre vie par cœur. Ben oui, à défaut d’activités, le contemplateur sait lire…

- L’hystérique névrosée, plus communément appelé « la ménagère de moins de 25 ans ». A remplacé son psy par Facebook. Mal lui en a pris, car la névrosée s’emploie à pourrir votre news feed toutes les 7 minutes (en moyenne) pour y raconter sa vie. Passe son temps à geindre contre la société, son patron, son petit-ami, son mixeur-cuiseur dont on connaît désormais tous les défauts. Fervente utilisatrice du « i like this », de l’humeur du jour ( qui est mauvaise 2 jours sur 3) et de l’horoscope. Bref, une vie de merde en temps réel.

- L’étudiant, plus communément appelé « le chatteur d’amphi ». Passe l’intégralité de ses cours sur le chat de Facebook à discuter avec son voisin de droite, de gauche, de devant et de derrière. S’amuse à lancer Sarko, à gérer un aquarium ou à faire pousser des pommes dans des jeux aussi divertissants qu’inutiles. Courageux, l’étudiant n’hésite généralement pas, au bout de 2h d’amphi de compta/gestion, à critiquer le prof à coup de messages revendicatifs sur son wall. Amateur de vidéos caustiques, l’étudiant connaît les derniers buzz du net et vénère Culture-Pub et Vidéo Gag.

- L‘écorché revendicateur, plus communément appelé « le syndicaliste de clavier ». Considère Facebook comme un lieu de débat et d’expression de son opinion politique. A voté Aubama sur son wall. N’hésite jamais à s’élever contre l’injustice et la faim dans le monde. Son statut représente sa liberté d’expression, les groupes ses moyens de pressions. Entend faire changer la mentalité des gens en faisant partager des articles qui dénoncent et s’engage volontiers dans d’interminables débats d’idées et de wall avec ses interlocuteurs. De la démocratie participative, en quelque sorte…

- L’amoureux transi, plus communément appelé «l’exhibitionniste amoureux». Aurait déclaré sa flemme à sa chère et tendre sur le chat de Facebook. Se sert de Facebook pour afficher son bonheur au grand jour et son amour éternel : les photos de son couple en vacances (à la piscine, dans le métro, chez le médecin) et autres coeurs ornent gracieusement son wall. A pris la mauvaise habitude de signer l’ensemble de ses statuts par « je t’aime », ce qui peut parfois prêter à confusion : « Elle a pris un sacré coup. Je t’aime », « Reviens de chez la boulangère. Je t’aime ».

- L’ironiste perpétuel, plus communément appelé « l’humoriste de coopérative ». Il considère Facebook comme une grande farce et s’en amuse à grand renfort de groupes débiles. Elève de Pierre Palmade, il n’est jamais avare en bon mots. Le second degré, les jeux de mots « ramoucho », les calembours à la Ruquier l’accompagnent dans sa quête du rire. Parfois lourd, parfois presque drôle, l’ironiste se gosse du malheur des gens et plus particulièrement des roux. Tellement possédé par ses croyances de carambar, il rira même à une blague de Muriel Robin…

- Le poète disparu, plus communément appelé « monsieur citation ». Inscrit sur Evène.net, le poète s’évertue à décrire sa vie sous forme de citations d’auteurs qu’il n’a, pour la plupart, jamais lu. Un apôtre de la guimauve et de vérités premières qu’il se sent, malheureusement, obligé de nous faire partager : « A quoi ça sert les émotions pour toi tout seul? (Anna Gavalda) , « ce n’est pas toi qui fait le voyage, c’est le voyage qui te fait »( auteur inconnu), bla bla bla…

- Les vieux, plus communément appelé « les intrus ». Anciennement réservé aux étudiants boutonneux, Facebook s’ouvre désormais aux anciens, je veux parler des plus de 30 ans. Nombreux sont les jeunes qui furent désarçonnés par l’ajout, en ami, de leurs propres parents. Le vieux ne comprend généralement rien à Facebook, mais est en général bien content de voir des photos de sa progéniture (on comprend bien ici pourquoi Facebook est source de conflits). Les plus habiles d’entre eux posteront quelques photos de leurs familles pour montrer leur réussite sociale, leur Laguna Break et leur bichon à d’anciennes connaissances perdues de vue il y a fort longtemps. De bien belles après-midi de retrouvailles faites de scrabbles et de thé vert en perspective…

- Le vantard, plus communément appelé « le posteur corporate » . Ne poste que ses propres réalisations, qu’elles soient journalistiques, télévisuelles, futiles ou les 3. Son mur est donc une gigantesque plateforme publicitaire dédiée à son propre travail. Pratique généralement l’auto-like au cas où il oublierait combien il aime ce qu’il fait .

- Le déserteur, plus communément appelé « l’encéphalogramme plat ». Aussi actif sur son mur qu’un postier à son guichet. Pas de like, pas de post, pas de potes pour lui poster une ineptie sur son mur. Voulait pourtant échapper à sa condition pourrie en s’insrivant Facebook.  Malheureusement, son profil virtuel est à l’image de sa vraie vie, un échec.

- Le Likeur plus communément appelé « l’admirateur compulsif ». Personne qui aime beaucoup de choses dans la vie, si l’on se réfère au nombre impressionnant de « like » lâché dans une journée.  Le likeur vous aimera dans toutes les situations : quand vous mangez une pomme, quand vous postez un bide, quand vous publiez une photo de machines à laver. S’il flattera votre ego, le likeur a tendance à s’attacher et il n’est pas rare de voir l’ensemble de votre mur « liké » par ce dernier. Si c’est un avion de chasse, réjouissez-vous, si c’est une connaissance masculine du collège qui conduit des bus scolaires, prévenez les services de police.

- Le jeune actif, plus communément appelé le néo-peigne-cul. Pompes à gland et costards cravates. Mais surtout Facebook et Blackberry. Car le jeune actif abreuve son mur qu’à partir de son Blackberry Pro, fourni par sa boîte. Ne poste que dans 3 situations bien précises. A 22 heures, en semaine, pour exprimer son agacement d’être encore au bureau à cette heure tardive. A 3 heures du mat, le week-end, pour exprimer son plaisir de se rincer la tête au champagne. A 16 heures, le dimanche, pour exprimer son mal de tête.

- L’Erasmus, plus communément appelé le photomaton polyglotte. Très facile à repérer avec son mur quadrilingue. S’amuse à poster les photos de toutes ses soirées dans le seul but d’exaspérer ses amis restés en France. D’ailleurs, c’est simple, il ne possède que des photos de soirée, comme si sa vie en Erasmus se limitait à cela (ah si merde). Certaines sont sympathiques, d’autres moins flatteuses. En fait, il faut savoir qu’en Erasmus, avant de sortir, un SAM est désigné. Mais lui, il ne roule pas. Il accumule les dossiers. La dissuasion nucléaire, t’as déjà entendu parler ?

- Le souhaiteur d’anniversaire, plus communément appelé le tocard commémoratif. Il a un profil très particulier, un peu monomaniaque. Son activité sur Facebook est réduite au souhait des anniversaires de ses contacts. Sait l’exprimer en 12 langues et en plus de 32 expressions différentes. Si vous en connaissez un dans vos contacts, n’hésitez pas à lui indiquer l’adresse d’un médecin : les TOC se soignent.

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